A Nice, les supporters ont d’abord cru à une blague, puis la rumeur est devenue une réalité en ce début d’année 2015 comme un cadeau du nouvel an…
Tout s’est matérialisé en quelques jours, ce week-end avec une présentation du joueur ce lundi avec une heure de retard sur l’horaire prévue pour la presse… Mais sans doute que cela est la rançon des stars et qu’il fallait s’attendre à… attendre, à l’attendre.
Et force est de reconnaître que l’enfant terrible du football français est bien loin de l’image qu’on lui a collé sans doute trop précipitamment sur le dos. Retour sur une rencontre avec le plus talentueux de la génération 1987 aux côtés des Benzema, Menez, Nasri…
HISTOIRE D’UN TRANSFERT…
C’est le président, Jérôme Rivère qui raconte : « A la fin d’un match, un joueur (Mathieu Bodmer) m’a dit qu’Hatem Ben Arfa a très envie de venir à Nice. J’en ai parlé avec le directeur général, Julien Fournier, et l’entraîneur, Claude Puel, qui ont été d’accord sur sa venue. Julien l’a bien connu à Marseille.
Après, j’ai rencontré Hatem Ben Arfa à Paris durant deux heures où on a parlé foot sans jamais évoquer l’argent. J’ai été étonné par l’envie sportive du joueur. Il m’a dit : « Je viens à Nice si le discours du coach me convient ». El il a tenu parole, c’est tellement rare dans ce métier. La décision de faire venir un joueur est toujours collective à Nice avec le dernier mot pour l’entraîneur ». Hatem Ben Arfa ajoute : « C’est Mathieu (Bodmer), un ami, qui m’a contacté. Il m’a proposé de venir à Nice.
J’ai dit : pourquoi pas ? Nice a une grosse histoire, c’est un bon club. Je voulais revenir jouer en France dans une équipe de Ligue 1. Après, on m’a dit que Julien Fournier était le directeur général de l’OGC Nice, il m’a appelé, j’étais en confiance, Julien est un ami qui m’a beaucoup soutenu lors de mon passage à l’OM. J’avais besoin d’un encadrement serein, qui ne me juge pas. Le discours du coach et son intégrité m’ont convaincu… au bout de 10 mn. Mon choix était fait, même si le Real de Madrid venait, j’aurais refusé ».
HISTOIRE D’UN SAUVEUR…
Il vient à Nice pour se faire plaisir et nous faire plaisir, sans pression. Il ne va pas remonter tout le club tout seul mais il sera un rouage important. Claude Puel assure : « Le jeu de l’OGC Nice ne va pas reposer sur Hatem Ben Arfa. On connait ses qualités de dribble, son sens du but, on sait tout ce qu’il peut nous apporter. Maintenant, il ne va pas révolutionner l’équipe à lui tout seul, il va s’inscrire dans un collectif existant.
Nous voulons lui permettre de se relancer, il faudra être patient avec lui. Hatem a conservé un bon degré de forme physique. Il jouera si on le pense apte ». Hatem Ben Arfa ajoute : « J’ai accumulé beaucoup d’expérience, j’espère en bénéficier un jour et en faire bénéficier l’OGC Nice. Je suis en bonne forme… ».
HISTOIRE D’UNE « DERNIÈRE CARTE »…
A 27 ans, Hatem Ben Arfa a perdu beaucoup de temps. La faute à des blessures et à une réputation de mauvais caractère qu’il traîne comme un boulet. Qu’en pense le joueur ? « Le plus important pour moi était de venir ici prendre du plaisir, aider le club avec mes qualités. A 27 ans, je crois que j’ai encore de belles années sur le terrain. Ma carrière de joueur se poursuit… Le coach a mis l’humain au centre de son discours, qu’il voulait m’intégrer à un collectif, ça m’a plu, je viens à Nice pour jouer et gagner des matchs ».
Claude Puel surenchérit : « Il sera intégrer peu à peu à l’équipe. Nous voulons lui faire passer des paliers à Nice. Il veut un temps de jeu important. A 27 ans, on entre dans le temps de la maturité, il y a de belles années devant lui. Nice n’est pas un bémol à ses ambitions mais une occasion de rebondir de la meilleure des façons. Hatem a besoin de s’accomplir. Je suis là pour l’accompagner dans son parcours. Il est apaisé, il peut démarrer une nouvelle ère à Nice ».
HISTOIRE D’UNE ENVIE…
Hatem Ben Arfa le dit : « Je voulais revenir en France, c’était ma priorité. Ma culture est ici. Nice a tout pour me permettre de m’exprimer au mieux, un grand stade, un public, des structures, un environnement, des gens compétents. Les dirigeants ont un discours ambitieux, Nice est un club en construction, je veux l’aider à grandir plus vite. Je ne reviens pas en France en pensant à l’équipe nationale. J’ai vu jouer Nice contre Nantes, il ya de bons joueurs dans cette équipe ».
HISTOIRE D’AMITIÉS…
A Nice, il connaît bien quelques joueurs qui sont de vrais potes comme Mathieu Bodmer, Souleymane Diawara, Didier Digard… Il se souvient : « Mon premier match en Ligue 1, je l’ai joué à Nice, le 16 août 2004, c’est un signe du destin. Le capitaine de l’OGC Nice était Echouafni ».
HISTOIRE DE PUBLICS…
Hatem Ben Arfa est un joueur qui peut se faire lever les foules dans un stade. Il l’a prouvé partout où il est passé. Sur le public niçois, il estime : « Je suis très heureux d’aller à la rencontre des supporters à la boutique de l’OGC Nice. Je me souviens des soirées au Ray, c’était chaud ! J’aime ce type de public qui est toujours derrière son équipe. C’est important, ils sont un soutien indispensable ».
Et quel est son meilleur souvenir d’Angleterre ? Ne serait-ce pas la réaction des supporters de Newcastle faisant circuler une pétition pour qu’Hatem revienne titulaire dans l’équipe contre l’avis de l’entraîneur ? Hatem prend le temps de la réflexion et lâche : « Oui, c’est assurément mon meilleur souvenir en Angleterre ».
Photo : ©D.R




















